Doctor Who's That Dude ?
"Regardez Doctor Who !" que je lance tel un religieux déballant son prosélytisme débectant.
"Mais Docteur quoi ?" qu'on me balance sans cesse.
"Bah Doctor Who !"
"Ouais mais Docteur de quoi ?"
"Just The Doctor !"
Et ouais, c'est un peu l'image que renvoie cette série fantastique en France. C'est qui ce putain de Docteur hein ? Eh bien, ce n'est pas un mec genre House ou Mcnamara/Troy. The Doctor est juste un voyageur du temps. Avec son fabuleux engin spatial qu'est le Tardis, une sorte de cabine de police typiquement anglaise qui se fond sans cesse dans la masse et qui est en fait vachement grand à l’intérieur itou itou, il parcourt les univers, les planètes et les époques, souvent accompagné d'une demoiselle (et de temps en temps le Boy de la demoiselle en question).
Doctor Who, c'est un appel à la poésie. Ouais, rien que ça.
Pour montrer à quel point cette série est mythique, il faut remonter en 1963. C'est en effet cette année là que l'histoire du Docteur commence. La série originelle compte 679 épisodes (dont 255 en noir et blanc) jusqu'en 1989 (putain mon année de naissance ! Y a comme dans l'air une coïncidence troublante).
Après un trou de 16 ans, la série redémarre en 2005 et reste dans la continuité de l'ancienne série. Mais comment la plus longue série de science fiction au monde a réussi à tenir aussi longtemps ?
Eh bien en réalité, c'est plutôt simple... Le Docteur a plus de vie qu'un chat ! En effet, ces filous de britishs ont eu la brillante idée de régénérer le Docteur chaque fois qu'il décède. Résultat, onze docteurs se sont relayé le rôle (et je crois qu’il a treize vies en tout et pour tout...). Ce qui est intéressant dans tout ça, c'est que chaque Docteur a une personnalité différente. Ce sont les acteurs qui donnent le ton, de part leur personnalité ainsi que leur jeu.
Mais moi je vais m'intéresser à la nouvelle série. Elle redémarre avec le neuvième docteur interprété par Christopher Eccleston (Petits Meurtres entre amis, eXistenZ, 28 jours plus tard). En compagnie de Rose Tyler (joué par Billie Piper - Secret Diary Of A Call Girl), le Docteur renait de ses cendres. Pendant une saison agrémentée d'épisodes géniaux, Christopher Eccleston nous éblouit, tant par son accent anglais splendide (donc oui, c'est à regarder absolument en VO) que par son jeu. Il peut virer de la fanfaronnade à une colère des plus vives en l'espace de quelques secondes (mais en fait je me rends compte que c’est simplement la personnalité du Docteur, et pas celle d’Eccleston, bref, on s’en ballek).
Christopher Eccleston, le neuvième Docteur, le premier de la nouvelle génération
Et puis vient la fin de la première saison, et Christopher Eccleston s'en va... on se dit "Putain, fais chier, il était terrible... Rooh merde le nouveau, il semble chiant..." et c'est comme ça qu'arrive David Tennant (Harry Potter et la Coupe de Feu).
David Tennant c'est un tout autre registre. Un autre look déjà. Là où Eccleston s'habillait en mode roublard (jean-veste en cuir), David Tennant prône le costard façon Barney Stinson. Et on peut dire que Tennant a révolutionné le rôle. Ses petites mimiques, son grand sourire, sa petite coupe fashion et sa tenue vestimentaire font qu’il incarne vraiment ce que représente le Docteur.
Et faut reconnaitre qu’il a été aidé par une ribambelle d’épisodes particulièrement mythiques, comme Blink, qui a remporté plusieurs prix pour son scénario.
Mais Tennant n’est pas seul, bien évidemment. Sa fidèle Rose Tyler ou encore Martha Jones (Freema Agyeman, and a big OMFG, elle est magnifique) sont toujours dans leur meilleur jour. Le temps d’un épisode, il aura même le droit à Kylie Minogue dans un épisode de Noël (ah oui j’oubliais, chaque saison se lance via un épisode de Noël de plus d’une heure : un véritable bonheur). Seule ombre au tableau : sa compagnonne de la saison 4, Donna Noble interprété par Catherine Tate, ou quand une vieille mégère popote fait un peu tâche pendant toute une saison. Mais encore une fois, le scénario et le fil rouge priment et on ne fait plus gaffe.
David Tennant or when the geek is the new black
Enfin, lors du départ de David Tennant, encore une fois, on en vient à regretter. Encore plus que pour Eccleston. On s’dit que cette fois, c’est vraiment la fin de Doctor Who. Et puis Matt Smith… et au bout de dix minutes, il est d’ores et déjà adopté. Le plus jeune docteur de l’histoire (27 ans) garde un peu le même style que Tennant, remplaçant le costard impec par un vieux tweed et nœud pap’ du plus bel effet. Et surtout, accompagné de la sublissime Amy Pond (Karen Gillan). Mais Matt Smith apporte encore quelque chose de plus. Ce qui est intéressant chez lui, c’est qu’il fait jeune physiquement mais semble disposer d’une maturité d’un type de 50 piges (et le Docteur en a plus de 900, pour info). Il nous fait des trucs bizarroïdes avec ses mains, il semble un peu couillon sur les bords mais il déballe une palette de mimiques assez impressionnantes.
Matt Smith, l'actuel Docteur, le plus gossbo des Docteurs
En fait, plus j’écris, plus je me dis qu’il est difficile de décrire avec exactitude ce qu’est Doctor Who. Il y a tellement de choses à raconter, tellement d’anecdotes croustillantes, d’épisodes sublimes (comme des retours dans le passé avec des personnages historiques tel que Shakespeare, Agatha Christie, Churchill ou encore Van Gogh) que c’en devient troublant. Et je crois que j’ai rarement atteint un niveau de lèche cul envers quelque chose. Je m’en dégouterai moi-même, please excuse me !
Il y a aussi un superbe spin off qui démarre après la saison 1 s’intitulant Torchwood. Dans un tout autre registre, la série est emmenée par John Barrowman qui interprète le Capitaine Jack Harkness que l’on découvre dans la première saison de Doctor Who. Encore une belle trouvaille de la part des membres du casting de la série.
Ou bien des Guest Star de renom. Outre Kylie Minogue, on peut s’amuser à voir Simon Pegg (Shaun Of The Dead, Hot Fuzz) ou bien Anthony Stewart Head (Giles dans Buffy). Et dans Torchwood, on notera la présence pour quelques épisodes de James Marsters (Spike dans Buffy, et l’une de mes idoles, pour info).
Mais il ne faut pas non plus oublier les vilains méchants que le Docteur combat avec pour seule arme un Tournevis Sonique qui est une sorte de couteau Suisse que Mac Gyver aurait trop jalousé. Les Daleks, ennemis jurés du Docteur, espèces de casseroles aux airs de R2D2 ou bien les Cybermen, de grands dadais cybernétiques. Complètement kitsch, tout comme la série, il ne faut surtout pas s’attarder là-dessus : c’est totalement voulu.
Car l’important dans Doctor Who n’est pas les décors, mais bel et bien l’écriture. Car comme je l’ai dit, Doctor Who, c’est un fabuleux paysage lyrique. Et plus les minutes défilent, plus cela devient addictif.
Vous serez prévenus !
Pour ma part, je m’en vais acheter le Tournevis Sonique du Docteur sur Amazon…